Le projet

Un voyage en Accordéonistan, c’est un voyage musical accordéon au dos et micro au poing, à la rencontre des musiciens traditionnels qui façonnent la culture orale et musicale de la Route de la Soie.

C’est également une quête existentielle, la recherche d’un instrument chinois ancestral, qui il y a deux siècle fut ramené de Chine en Europe pour inspirer à nos luthiers la création de l’accordéon.

Remontant la Route de la Soie sur les traces de ce mythique instrument chinois, j’ai rencontré tous types de musiciens et artistes, me suis immergé dans leur culture, ai partagé la mienne à l’accordéon, et quand l’alchimie a opéré, j’ai joué avec eux leurs morceaux, les ai enregistrés, et les ai colportés sur la route. Jusqu’à finalement arriver en Chine et trouver le sheng, l’ancêtre de l’accordéon.

Le projet final étant d’aboutir à la création d’un album de musique comportant des morceaux de chaque pays traversé, témoins de la diversité de cultures musicales sur la Route de la Soie, avec comme trame sous-jacente l’accordéon – vecteur de rencontres et de création musicale.

Ce blog est donc le support du récit de mes aventures, illustré des photos, vidéos et enregistrements des différents artistes croisés sur ma route.

SUR LES TRACES DU SHENG

Vous me direz, oui, certes, mais quel rapport entre un accordéon et la route de la soie? Parce qu’il y en a un.

L’accordéon, ou même l’harmonica, sont des instruments à anches libres, c’est-à-dire des instruments à vent produisant du son grâce à la vibration d’une lamelle de métal (une anche). Dans le cas d’un harmonica, c’est le souffle du joueur qui crée la vibration; dans le cas d’un accordéon, c’est l’air mis en mouvement par le soufflet !

Or donc, il se trouve que les chinois utilisent ce type d’instruments depuis déjà fort longtemps. Des écrits, datant de 2 000 ans avant JC, font en effet mention d’un instrument, le Sheng – ou « orgue à bouche » -, fonctionnant sur le même principe que l’accordéon. Les anches sont placées dans des tuyaux (en métal ou en bois) percés d’un orifice, et reliés à un réservoir (une calebasse, ou en métal) que le musicien remplit d’air avec son souffle. Celui-ci circule ainsi dans les nombreux tuyaux, qui ne produisent un son que lorsque l’orifice est bouché par le musicien.

Quelques exemplaires de Sheng sont ramenés en Europe au XVIIIème siècle par des missionnaires européens envoyés en Chine. Parcourant la route de la soie jusqu’à Paris, le Sheng aurait ensuite inspiré au XIXème siècle la création de l’harmonica, de l’harmonium puis de l’accordéon !

Rattachant toutes mes certitudes à ce fait historique pourtant relaté au conditionnel, et épris d’une irrépressible soif d’aventure, je suis donc parti à la recherche de cet instrument mystérieux, remontant la route de la soie tel Marco Polo en son temps.

Sheng