Sur les traces du Sheng

Vous me direz, oui, certes, mais quel rapport entre un accordéon et la route de la soie? Parce qu’il y en a un.

L’accordéon, ou même l’harmonica, sont des instruments à anches libres, c’est-à-dire des instruments à vent produisant du son grâce à la vibration d’une lamelle de métal (une anche). Dans le cas d’un harmonica, c’est le souffle du joueur qui crée la vibration; dans le cas d’un accordéon, c’est l’air mis en mouvement par le soufflet !

Or donc, il se trouve que les chinois utilisent ce type d’instruments depuis déjà fort longtemps. Des écrits, datant de 2 000 ans avant JC, font en effet mention d’un instrument, le Sheng – ou « orgue à bouche » -, fonctionnant sur le même principe que l’accordéon. Les anches sont placées dans des tuyaux (en métal ou en bois) percés d’un orifice, et reliés à un réservoir (une calebasse, ou en métal) que le musicien remplit d’air avec son souffle. Celui-ci circule ainsi dans les nombreux tuyaux, qui ne produisent un son que lorsque l’orifice est bouché par le musicien.

Quelques exemplaires de Sheng sont ramenés en Europe au XVIIIème siècle par des missionnaires européens envoyés en Chine. Parcourant la route de la soie jusqu’à Paris, le Sheng aurait ensuite inspiré au XIXème siècle la création de l’harmonica, de l’harmonium puis de l’accordéon !

Rattachant toutes mes certitudes à ce fait historique pourtant relaté au conditionnel, et épris d’une irrépressible soif d’aventure, je pars donc à la recherche de cet instrument mystérieux, remontant la route de la soie tel Marco Polo en son temps.

Sheng