Encore un voyage improbable en train. Quittant Belgrade plus tard que prévu (ces serbes, impossible de partir sans avoir épuisé le rakia et le répertoire de chansons paillardes), j’arrive non sans mal à me dégoter une place dans un train plutôt glauque : le train de nuit Belgrade-Sofia.
Heureusement, bon karma, je me retrouve dans une cabine avec deux tziganes de la région serbe de Macédoine, de retour dans leur ville, Vranje, après une session de concerts à Belgrade (si j’ai bien compris). Fort de mon après-midi karaoké sur youtube à brailler des chansons serbes avec la famille de Milena, j’en profite donc pour dégaîner le répertoire à l’accordéon, rejoignant la trompette et la darbouka des macédoniens dans un joyeux brouhaha musical. Brouhaha qui a le mérite de nous valoir au moins 17 cigarettes offertes par le serbe patriote partageant notre cabine, ému de cette profusion impromptue de chansons faisant honneur à son pays.
Dans la joie et l’allégresse, j’ai réussi à enregistrer quelques minutes musicales audibles. En fait, le brouhaha n’a pas trop duré, la police ayant débarqué dans la cabine pour faire taire la trompette (voir ci dessous les deux pistes « Drum n trumpet » et « Police police! »). On a donc passé le reste de la nuit à chanter des chansons serbes ou tziganes (« Gypsy song with accordion », « Another gypsy song »), dont une simple mais touchante version d’Ederlezi (malheureusement couverte la plupart du temps par des voix, j’ai donc mis que la fin) ainsi qu’un morceau, « Üsküdar », en principe turc (ce que je croyais) mais visiblement connu des tziganes. Ah, cette route de la soie, c’est vraiment une autoroute musicale :).