La danse traditionnelle hongroise se pratique dans les táncház (littéralement « maison de danse »), institutions crées dans les années 70 et soutenues par les pouvoirs publics pour transmettre la musique et la danse traditionnelles en hongrie et dans les régions magyarophones des pays frontaliers (Roumanie, Slovaquie, etc). Un élégant moyen, d’ailleurs inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, de promouvoir l’unité du peuple hongrois à travers les frontières, la hongrie ayant éclaté en milles morceaux à l’issue de la première guerre mondiale!
La musique traditionnelle hongroise est presque exclusivement composée de cordes, généralement un trio violon – alto (bratsch) – contrebasse. Les styles et danses varient selon les villages et régions; et dans de rares cas on retrouve d’ailleurs l’accordéon!
[Pour faire comme si vous y étiez vraiment, déclenchez la lecture de la playlist ci-dessous avant de poursuivre la lecture :)]
Bref, pour voir à quoi tout ceci ressemble, il suffit d’aller à Budapest, dans un des innombrables táncház de la ville, ou par exemple au Drunken Tailor, un bar qui organise des soirées folk chaque semaine. Ambiance endiablée, trois musiciens (étudiants à l’école nationale de musique traditionnelle hongroise) font tournoyer des dizaines de couples en costumes, robes à fleur kitchissimes pour les filles et bottes de cuir-chemise-bretelles pour les garçons. En fonction des morceaux, ça chante ou ça crie; les hommes font tournoyer les femmes puis se livrent à des chorégraphies ultra complexes en tapant sur leur bottes, cuisses, genoux, pointe des pieds, etc. Par moment les hommes se mesurent carrément entre eux, dansant en solo à tour de rôle pendant que les femmes en arc de cercle autour chantent pour soutenir leur partenaire. J’ai enregistré deux morceaux, un lent et un rapide, où on peut entendre les chants et les mains claquer sur les bottes. Pas de vidéo, désolé, pour avoir l’image rendez-vous à Budapest ;).
Danses au Drunken Tailor